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Sélection

Un printemps à Tchernobyl - Emmanuel Lepage

Il y a 35 ans, jour pour jour, le réacteur n°4 de Tchernobyl explosait . Comme moi peut-être, lorsque tu penses à ce 26 avril 1986, tu te sens microscopique. Tu tentes d'imaginer cette ultime seconde où tout a basculé, plaçant aujourd'hui Tchernobyl dans une bulle hors du temps et de tout espace. Tu peux te plonger dans des reportages, des podcasts, des photographies, des tableaux, mais tu te sens toujours à côté. Le plus grave accident nucléaire du XXe siècle, situé à près de 3000 km. C'est inimaginable. Loin, éloigné de notre quotidien, si proche, trop proche. C'est pour cela qu' Emmanuel Lepage, dessinateur, scénariste et coloriste de bande-dessinée, a accepté de s'y rendre en 2008 et de réaliser un reportage en dessin . Sur place, il rencontre les survivants des terres contaminées et leurs enfants.

Février - Bilan lecture (avec beaucoup de bande-dessinée)

Février est un mois court que l'on place généralement sous le signe de l'amour, parfois de la steampunk et qui est marqué par le Festival de la bande-dessinée d'Angoulême qui se tient habituellement fin janvier. Cette année, l'organisation du festival a évidemment dû s'adapter aux contraintes sanitaires ; le palmarès a été dévoilé le 29 janvier comme prévu, mais la manifestation se déroulera théoriquement en juin. Je ne me suis pas découragée pour autant et aies profité de cette occasion pour lire pas mal de bande-dessinée ce mois-ci, je vais te les présenter !

Je n'ai pas pour habitude de participer à des challenges, je préfère généralement suivre mes propres envies et motivations et je me perd souvent entre les différents défis qui émergent chaque année. Sans y participer, j'aime suivre des personnes qui partagent leurs lectures correspondant au thème. En février, nous avons pu retrouver un défi qui me plaît particulièrement puisqu'il a pour but de commencer l'année avec une pile à lire allégée, sans surconsommation, encombrement ou culpabilité. Il s'appelle Fais vriller ta PAL (admire le jeu de mots) et est organisé par Alex bouquine en Prada. Pour une fois que l'objectif n'est pas de se laisser influencer et d'acheter toujours plus, c'est important de le souligner ! Ce mois-ci, nous pouvions aussi retrouver Petit mois, petites lectures d'Audrey - Le souffle des mots dont le but est de lire des livres courts.

Pour le mois de mars, je vais suivre assidûment un challenge qui me tient à cœur et qu'il est très important de partager : Mars au féminin (à l'occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes), organisé par Flo and Books. Le principe est simple ; il s'agit de mettre en avant des autrices, des parcours de femmes et/ou des ouvrages féministes. Tu peux cliquer sur le lien vers l'article écrit par Florence, tu y trouvera toutes les façons de moduler ce défis comme tu l'entends.

Passons maintenant à mon bilan lecture !


Kilomètre Zéro - Maud Ankaoua, éditions Eyrolles (16€)
Maëlle qui a une vie à mille à l'heure dans laquelle le travail prend beaucoup de place. Confrontée de façon très soudaine à la maladie de sa meilleure amie, elle doit en quelques heures décider de partir au Népal et gravir l'Annapurna. Elle y rencontre des personnes aux histoires et valeurs bousculant toutes les émotions qu'elle avait jusqu'ici décidé de nier.

C'est un roman de développement personnel qui a connu un très grand succès mais qui, chez moi, n'a pas fait un carton plein (en témoigne le temps qu'il m'a fallu pour le terminer, je l'ai reçu en novembre et l'ai fini en février...). J'ai beaucoup aimé lire les 200 premières pages, chacun-e peut probablement trouver des similitudes avec sa propre vie et en tirer des clés pour progresser. Certains passages sont vraiment inspirants, aident à l'introspection, à mieux se connaître et à déployer des moyens pour être plus apaisés.

L'idée n'est pas de tout prendre au pied de la lettre mais de piocher ce qui est le plus parlant pour nous. Au milieu du roman, je n'ai simplement plus réussi à le faire. J'ai trouvé qu'il traînait en longueur, qu'il était redondant voire carrément pompeux. Je n'ai peut-être pas assez de recul pour l'apprécier dans son entièreté mais j'ai eu le sentiment que ce roman surfe sur le succès des livres de développement personnel mais se base uniquement sur la propre vie de l'autrice. Il est alors parfois difficile de prendre au sérieux certains éléments et il me semble légitime de se demander quelles sont les références et sources concrètes de l'autrice (par exemple, avoir choisi le Népal n'est pas anodin, mais je ne sais pas si les croyances qui y sont décrites sont exactes ou si elles correspondent davantage à une vision occidentale). Un roman plus court et/ou autobiographique m'aurait peut-être alors semblé plus juste.


L'âge d'or - Roxanne Moreil, Cyril Pedrosa, éditions Dupuis (32€)
A la mort du roi, sa fille aînée, Tilda, tient à reprendre le royaume avec pour première mission de venir en aide au peuple accablé par la famine. Trahie par son jeune frère, elle est finalement condamnée à l'exil et part à la recherche d'un trésor indiqué par son père. A travers cette quête, elle rencontre différentes populations et découvre notamment le mythe de l'Âge d'or qui l'influence particulièrement dans sa reconquête du royaume.

Ce roman graphique médiéval de fantasy se divise en deux volumes absolument magnifiques. C'est un plaisir fou d'inspecter chaque planche, particulièrement lorsqu'elles sont panoramiques. Il y a un jeu chromatique époustouflant, la couleur donne tout son sens au trait et fait de l'Âge d'or un véritable chef d'œuvre. Bien que l'histoire soit très riche en références, le scénario reste moins élaboré que le graphisme. Il n'a rien de bien extraordinaire, il s'agit d'une quête médiévale comme on peut en connaître d'autres. Elle est menée par une femme mais suit des schémas connus dans les romans sur l'émancipation féminine. C'est un très bel objet à avoir dans sa bibliothèque et j'aurais clairement envie de refaire toute ma tapisserie avec les images de la BD mais j'aurais aimé y lire une histoire moins attendue.

L'affaire Matisse - Georgia Bragg, éditions l'Ecole des loisirs (10,20€)
Matisse, 11 ans, a un prénom laissant présager un grand avenir. Grâce à sa mère, responsable de la sécurité au musée, il contemple après l'école une récente exposition consacrée à Henri Matisse dont il peint lui-même une reproduction parfaite du Portrait de Pierre. Il profite d'une faille de surveillance pour échanger sa copie avec l'original. Lorsque l'alarme se remet marche, il est alors bien plus difficile de redéposer le Matisse à sa place...

Un très chouette roman jeunesse disponible à partir de 8 ans qui est facile à lire, drôle et avec des personnages passionnés très attachants. C'est une jolie façon d'aborder l'art avec les enfants (et les plus grands, je me suis réintéressée à Matisse après ma lecture), d'explorer les œuvres de Matisse, sa vie, et peut-être de donner envie d'aller faire un tour en musée (quand ils ouvriront à nouveau, évidemment...)

Les carnets de Cerise - Joris Chamblain, Aurélie Neyret, éditions Soleil (15,95€)
Cerise est une enfant qui rêve d'écrire des romans d'enquête. En attendant, elle utilise ses carnets pour résoudre les mystères de son quotidien avec l'aide de ses amies : qui est ce Monsieur recouvert de peinture qui sort de la forêt et que fait-il ? Pourquoi la vieille dame de l'arrêt de bus a-t-elle toujours l'air si triste ?

Quel bonheur de relire Les carnets de Cerise ! Tu as peut-être pu le voir si tu me suis sur Instagram, j'ai pas arrêté d'en parler ce mois-ci tant j'aime cette série. Les illustrations sont très belles, elles sont délicates et poétiques et le scénario est toujours très bien vu. Ce sont en apparence les petites enquêtes d'une fille qui occupe son temps libre, mais on y trouve en réalité des sujets bien plus profonds comme le deuil, par exemple. S'il y a une bande-dessinée à offrir dès 8 ans, c'est celle-ci. 

La jeune fille à la perle - Tracy Chevalier, éditions Gallimard (8,60€)
Qui est la jeune fille représentée sur le tableau de Vermeer et pourquoi a-t-elle cette expression ? C'est ce qu'a imaginé Tracy Chevalier dans son roman publié en 2002. Elle nous raconte alors l'histoire de Griet, engagée comme servante dans la maison du peintre, qui endure toutes les tensions au sein de la famille. Le jeu en vaut cependant la chandelle puisque ces tâches lui permettent de découvrir le travail de Vermeer et de poser pour lui.

J'ai lu ce roman une première fois quand j'avais 12 ans et je l'avais déjà beaucoup aimé ; je l'ai redécouvert ce mois-ci en cours de littérature et je l'ai tout autant apprécié ! A la lecture, on se perd complètement à imaginer que cette histoire est vraie et il est ensuite impossible de regarder le tableau sans être persuadé que la jeune fille à la perle est bel et bien Griet. C'est un roman court très agréable à lire dans lequel je m'imagine bien me replonger cet été.

Kolya - Lida Larina, éditions çà et là (17€)
En plein emménagement, un couple fait connaissance avec son nouveau voisin pour le moins atypique, Kolya. Kolya est très voire trop serviable, a toujours le bon mot attachant mélangé au milieu de ses bafouillements, boit souvent trop et semble par moments perdre la raison. Pour cause, il est un ancien soldat et ses traumatismes génèrent en lui des moments de crise laissant transparaître ses cauchemars.

Cette bande dessinée laisse un sentiment très particulier du début à la fin. Le graphisme est un mélange entre du collage et du dessin avec des couleurs qui vont généralement du gris au bleu qui m'ont laissée perplexe tout en correspondant parfaitement au scenario. On y retrouve différents épisodes de vie au sein de l'immeuble qui peuvent paraître anodins mais, mis bout à bout, permettent de découvrir le personnage de Kolya et les relations qu'il entretient avec ses voisins. Il est à la fois attachant, un peu effrayant et intriguant.. Bien que très intéressante par sa façon d'aborder son sujet, je ne relirai pas cette bande-dessinée avec plaisir tant elle nous laisse avec un certain pincement au cœur.

Les belles personnes - Chloé Cruchaudet, éditions Soleil (17,95€)
Dans cette bande-dessinée, nous faisons la connaissance de différentes personnes discrètes à travers de courts portraits inspirés de témoignages. Denise, présumée sorcière par son voisinage, Mint, chien guide en plein apprentissage, Mme Neuville, professeure de philosophie engagée...

C'est un très bel album à placer dans sa bibliothèque, qui se lit rapidement et laisse un goût de chamallow dans la bouche. Il est empli de douceur, autant par le scenario que par le graphisme qui se rencontrent toujours avec perfection. Malheureusement, j'ai parfois préféré lire à la fin de la bande-dessinée les témoignages complets qui permettent d'en savoir un peu plus sur les personnes décrites, les portraits de Chloé Cruchaudet étant parfois très superficiels. C'est ce qui en fait leur charme mais je suis peut-être trop curieuse pour m'en contenter !


Ensemble, on aboie en silence - Gringe, éditions Harper Collins (16,50€)
Les histoires de Thibault et Guillaume se mêlent, se dispersent, se perdent et se retrouvent à nouveau sans cesse. Ces deux frères ont écrit à 4 mains sur la schizophrénie de Thibault, leur relation, leur rapport à la maladie et l'influence qu'elle a sur leur vie.

Je termine par l'une de mes plus belles découvertes de ce début d'année. Ensemble, on aboie en silence, est un récit d'amour d'une tendresse infinie. C'est un récit percutant, beau, poétique, drôle, sans prétention et pourtant si bien écrit. Je ne sais pas quoi te dire de plus tant j'ai été transportée par cette lecture...

BILAN
Voilà, c'est tout pour mon bilan de février ! J'ai lu quelques autres romans pour l'université mais je n'en ai pas parlé pour ne pas avoir un article trop long, d'autant qu'on me les avait prêté donc je n'aurais pas pu les photographier. Comme tu as pu le lire, j'ai lu pas mal de bande-dessinée et ça m'a fait beaucoup de bien, moi qui lit généralement des albums pour enfants et des romans. N'hésite pas à m'en recommander, à me dire ce que tu es en train de lire ou à me donner ton avis sur les livres que je viens d'aborder, ça m'intéresse beaucoup !
 
C'était Léa pour Sapristea,
À toi les studios.


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