Âge tendre - Clémentine Beauvais

Ici, il y a un roman dont je ne t'ai jamais parlé (ou du moins, pas encore...), d'une autrice que je n'ai jamais évoquée, alors que je le relis inlassablement dès que j'ai un bleu au cœur... Il s'agit de Songe à la douceur, de Clémentine Beauvais. J'ai ensuite lu plusieurs de ses romans qui sont généralement très agréables à découvrir mais qui n'ont jamais égalé la belle histoire de Tatiana et Eugène. Alors, le 19 août, lorsqu'elle a sorti son dernier roman, Âge tendre, j'ai à nouveau espéré en retrouver le goût. J'avais peut-être placé la barre un peu trop haut...

RÉSUMÉ DE L'HISTOIRE

Valentin vient de terminer son année de Troisième et doit, comme tous les adolescents de son âge, réaliser une année de service civique dans une autre région que la sienne. Très angoissé à cette idée, il cherche à passer ce temps dans le cadre le plus rassurant et apaisant pour lui, proche de sa zone de confort. Alors quelle mauvaise surprise lorsqu'il est envoyé dans un centre pour personnes âgées atteintes d'Alzheimer à l'autre bout de la France, dans le Pas-de-Calais, où il doit vivre dans une maisonnée avec d'autres adolescents... Sa première mission, et pas des moindres : tenter d'annoncer à une pensionnaire que Françoise Hardy ne pourra pas venir lui interpréter sa chanson favorite... Et s'il trouvait une autre solution ?

MON AVIS...

Je t'avoue que le résumé ne me vendait pas du rêve, dès le départ. J'ai imaginé un roman feel good, agréable à lire sur un bout de plage mais qui ne se place pas en favoris. Honnêtement, ça n'a même pas été le cas... Je dois aborder dès maintenant le point qui m'a gênée tout au long de la lecture ; le personnage principal, Valentin, est aussi le narrateur de l'histoire puisque le roman est également son rapport de service civique. L'idée est intéressante, mais dans les faits, elle rend la lecture beaucoup plus lourde et empêche complètement de s'attacher à Valentin. 

Il est un adolescent assez anxieux, limite psychorigide, qui ne sort jamais du cadre et fait tout avec beaucoup de précision, ce qui peut parfois compliquer ses relations avec les autres. Aux premiers abords, il peut sembler distant voire carrément froid. Ce format d'écriture ne l'invite pas du tout à exprimer ses émotions ou à être dans une description plus sensorielle, je me suis donc sentie éloignée du personnage sur une très grande partie du roman, écrite de façon quasi-chirurgicale. Je l'ai même trouvé complètement ennuyeux, ce Valentin.

Je me suis alors réconfortée auprès du personnage de Sola qui donne tout son sens à Âge tendre. Elle est gériatre à l'unité où Valentin fait son service civique et, contrairement à lui, elle privilégie régulièrement ce qu'elle ressent à ce qui serait moralement plus acceptable. Elle le pousse alors à progresser et à sortir doucement de ses habitudes, quitte à le brusquer un peu. Son histoire est très touchante et fait d'elle un personnage que l'on a hâte de découvrir un peu plus chaque jour. 

La question de la mémoire est évidemment centrale et est traitée avec beaucoup de délicatesse. Je connais très mal la maladie d'Alzheimer, peut-être que le roman est truffé d'inexactitudes mais en tout cas, il pousse à une réflexion plus générale autour du souvenir et du temps qui passe. C'est ici que le format, que j'ai pourtant peu apprécié, est intéressant : Valentin écrit son rapport parce qu'il n'en a pas le choix mais aussi pour ne pas oublier ce qu'il a vécu, pour sauvegarder le plus possible ces moments achevés et, à travers la publication du roman, les transmettre.

 

EN BREF

Serais-je plus claire en disant qu'Âge tendre ne casse pas trois pattes à un canard...? C'est un roman qui n'est pas désagréable à lire si on arrive à dépasser le format un peu barbant, qui est aussi touchant que drôle à de nombreux moments mais qui n'est selon moi pas à placer d'urgence sur le dessus d'une pile à lire... S'il tombe entre tes mains par hasard, je te conseille de prendre le temps de le découvrir, d'essayer de t'accrocher jusqu'aux cent dernières pages qui sont beaucoup plus subtiles voire poétiques (c'est ici que je retrouve l'autrice de Songe à la douceur), mais sinon, d'autres livres ont probablement hâte que tu les parcoure avant ! Si tout cela t'intrigue, je t'invite à en découvrir un peu plus en regardant le trailer du roman. Sinon, Âge tendre de Clémentine Beauvais est publié aux éditions Sarbacane à 17€. 

C'était Léa pour Sapristea,

À toi les studios.

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